Concepción (26.03.17) – Valparaiso (05.04.17)
En partant de Concepción, la pluie s’est de nouveau invitée, mais ça ne devrait pas durer… Ursula et Mathias ont senti le coup venir et sont déjà partis hier. Après un petit bout d’autoroute nous descendons sur Tomé, village de pêcheurs en pleine ébullition pour un dimanche. Et là, devant un tout petit restaurant, repérons les vélos de nos amis! Un bon poisson pané et nos chemins se séparent à nouveau. Ils décident de tenter la variante hasardeuse, soit une piste mauvaise et raide jusqu’à l’embouchure du fleuve Itata, puis trouver une embarcation qui les emmènera sur l’autre rive. Je ne suis pas du tout motivée, Arthur est divisé. Finalement, nous rejoignons le pont enjambant le fleuve et passons par Coelemu. Là, nous trouvons une chambre pour la nuit et il est possible d’utiliser la cuisine de la propriétaire. Une fois les pâtes prêtes, impossible par contre de nous servir ou de faire la vaisselle, c’est elle qui s’en charge… 🙂

Depuis Coelemu, nous descendons la piste longeant le rio Itata jusqu’à la mer et profitons des paysages. Le rio, à l’état naturel comme ils savent bien faire dans ce pays, se perd en méandres pour le plus grand bonheur des canards. Arrivés sur la rive nord de l’embouchure du fleuve, nous ne décelons aucune trace de vélo, nos compagnons ne sont vraisemblablement pas encore rendus.

La route de la côte est à cet endroit, encore très sauvage. La piste est loin d’être bonne et très vallonnée. Un brouillard automnal a englouti l’horizon. Nous croisons peu de monde, nous donnant l’impression d’être seuls avec la mer et ses vagues s’écrasant contre les nombreux rochers présents sur la plage. Parfois ce bruit sourd est accompagné des gémissements de centaines d’éléphants de mer comme à Cobquecura. Puis dans l’après-midi, le soleil s’installe et laisse nous imaginer ces lieux en plein été!





De Cobquecura à Iloca, la route joue toujours aux montagnes russes, éprouvant nos mollets. Les ingénieurs du Chili doivent aimer les pentes raides… Heureusement pour nous, ils ont eu la bonne idée de goudronner ce tronçon à trois voies. Hors saison, il n’y a pas un chat et nous pouvons dévaler les pentes au milieu de la route avant d’armer nos petits plateaux et d’entamer une nouvelle montée. Le soleil brille à nouveau de tous ses feux, montrant à l’automne qu’il lui reste encore quelques beaux jours devant lui avant de rendre les armes. Les dauphins, jouant au loin, remplacent les baigneurs, qui aux vues des infrastructures et du nombre de cabañas disponibles, doivent envahir ces lieux sans trop de retenue.



De Lipimávida à Bucalemu, la route côtiere s’interrompt et nous oblige à prendre de la hauteur. Nous retrouvons la piste, raide et parfois mauvaise. Elle nous empêche d’abattre beaucoup de kilomètres à la fois, mais rend le trajet plus pittoresque et intense!



Tout au long de notre parcours, nous aurons jonglé entre paysages côtiers et forêts à perte de vue. Aussi en entrant plus avant dans les terres, nous observons les stigmates des récents feux de forêts, mélangeant les couleurs des différents horizons, passant du ocre au vert sans crier gare. Et retournons à la mer. La mer, imperturbable, déverse ses nombreux rouleaux dans un bruit fracassant qui ne nous quitte plus depuis Concepción. Et ainsi de suite… Au cours de la dizaine de jours que dura notre slow-up, nous n’aurons trempé les pieds qu’une seule fois, la mer étant là, non pas pour ce baigner, mais imposer sa force et faire comprendre aux montagnards que nous sommes, qu’elle reste un élément à part entière avec son caractère et ses caprices.

A Pichilemu, nous observons bien au sec, perchés sur la Punta de Lobos, les surfeurs se battant avec des vagues hautes de plusieurs mètres. Nous, nous adoptons ce village pour une pause bien méritée! Les jambes sont lourdes et la tête a grandement besoin d’une pause avant les derniers kilomètres jusqu’à Valparaiso.



En partant de Pichilemu, nous quittons à nouveau la mer pour nous élever de 600 m et atteindre une crête littorale, permettant de profiter de la vue sur le Pacifique comme sur les Andes qui se profilent au loin, couvertes de neige. Les jambes nous démangent :-)… Patience, la traversée est pour bientôt!

Restés dans les terres jusqu’à San Antonio, nous sommes surpris de découvrir là, un gigantesque port de marchandises et apprenons qu’il a volé sa place de premier port du pays à Valparaiso, il y a quelques années. Affamés, nous nous laissons docilement embarquer à l’intérieur d’un petit resto du port où l’on nous sert une goûteuse assiette de poisson panée.

Si jusque là, nous avons traversé nombres de villages charmants, pouvant certes, accueillir passablement de touristes en été, tous ont su garder leur âme portuaire et leur authenticité. On ne peut pas en dire autant de Cartagena, Algarrobo ou Mirasol..
Même si les journées étaient loin d’être reposantes, les quelques moments passés en terrasse, pour une bonne bière à Curanipe, un empanada de fruits de mer (sorte de rissole frite) à Bucalemu, à profiter des couchers de soleil ou autres merveilles de la nature comme l’église de pierre de Cobquecura, les rochers couverts d’oiseaux marins de Constitución, nous avons définitivement eu l’impression de nous offrir des vacances balnéaires avant de retourner dans nos chères montagnes.
Sarah | 9 mai 2017 | Cafayate | Kilómetro 9’770






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