Contrées vertes de Colombie

Ipiales (11.12.17) – Manizales (02.01.18)

L’entrée dans un nouveau pays est toujours un sentiment particulier. Le voyage semble s’accélérer d’un coup, comme un saut en avant. Pour la Colombie, l’impression est encore renforcée puisqu’il représente le dernier pays sud-américain de notre traversée… Tous les sens en éveil, nous sommes à l’affût des changements, des différences culturelles et naturelles. Après trois semaines, c’est surtout une couleur qui ressort: le vert. Vert comme forêts vierges, páramo détrempé, perroquets jacasseurs, prairies à vaches, grains de café pas mûrs, bananiers d’ombrage… La Colombie est un bain de chlorophylle où règnent énergie, vitalité, chaleur humaine et joie de vivre. Les gens sont spontanés, entiers, généreux et très polis. La formule d’usage ici: señora, a la orden?! (madame à votre service?) Ou mamita s’ils sont un peu taquins…

Une fois les longues formalités terminées, l’entrée en Colombie se fait tout en douceur puisque nous nous laissons glisser le long du río Guaitara jusqu’à Pedregal, village transformé en restoroute sans charme. Le canyon toujours plus profond dévoile un somptueux panorama de cultures et villages perchés sur ses flancs. En chemin, nous découvrons le tinto. Pas de vin rouge comme au Chili, mais un petit café servi dans un gobelet en plastique, parfois très sucré, rarement jus de chaussettes. Pour arriver à Pasto, il nous faut maintenant sortir de ce trou, 1500 mètres sur 26 kilomètres, une pente agréable qui nous voit monter à bonne allure. De plus, nous sommes encouragés par les Colombiens de passage qui nous trouvent très beau. Très beau?! Et oui, il nous faut au moins trois jours pour comprendre qu’ici on utilise guapo pour dire plutôt courageux.

A Pasto, nous faisons une surprenante rencontre. Alors que Laurent règle encore quelques affaires bancaires, nous patientons sur la place principale avec tout notre attirail, lorsqu’un homme s’approche et nous demande d’où nous venons. De Suisse, répondons-nous. Je suis Rodrigo, le frère de Raúl, qu’il nous sort! Et en effet! Il y a clairement un air de ressemblance! 😉 Raúl, un ami colombien de la famille, s’est mobilisé pour nous aider, nous tout autant que Léa et son amie Audrey que nous retrouverons bientôt, et nous a mis en contact avec les membres de sa famille.

Dans l’idée d’éviter au maximum la Panaméricaine, trop chargée à notre goût, nous établissons un itinéraire fait de détours et méandres qui nous réserve de belles surprises et nous fait découvrir les nombreuses facettes de ce pays. Dans un premier temps, nous tirons à l’est par la route surnommée El trampolín de la muerte, une route étroite, à flanc de coteau, transition entre les hauts plateaux de Nariño (Pasto ~ 2500m) et les collines de Putumayo (Mocoa ~ 680m). En dehors de la route qui suit discrètement les vallons creusés par les torrents, la nature prend toute la place. Nous ne sommes pas seuls sur la piste, mais les camions qui nous frôlent parfois nous semblent tout aussi hostiles que la route et le brouillard qui s’installe encore dans la dernière montée. Aussi, même si nous sommes chahutés dans la longue et mauvaise descente, chaque lacet nous rapproche d’un univers plus clément, d’arbres en fleurs, chargés de fruits, de villages où les gens se déplacent en bicyclette, d’oiseaux aux couleurs multicolores. Les jours suivants, très vallonnés, nous continuons d’alterner ces deux impressions, passant d’une région passablement peuplée à une autre envahit par la forêt, parfois surpris par des averses rafraîchissantes. Un soir, nous nous laissons surprendre par cette immensité verte. Il est déjà tard, les abords de route et le ciel menaçant nous forcent à trouver un abri humain. Le prochain hôtel est encore loin, aussi demandons-nous l’hospitalité à des gens en bord de route et sommes accueillis comme des rois. C’est l’occasion d’un coup de foudre gustatif pour le lulo, un fruit entre le citron et le kiwi, cultivé par nos hôtes. Albaro a quitté la côte à cause du soleil trop fort et se retrouve loin des siens éparpillés dans le pays. Aussi aimerait-il bien que nous revenions le trouver… Quelques cols plus loins, nous quittons la forêt pour la vallée de Laboyos. Nous sommes un dimanche, la musique résonne dans chaque maison, les Colombiens sont dehors, profitent du soleil retrouvé. Pour nous, il est clair que nous n’arriverons pas à San Agustín aujourd’hui. Nous nous rendons donc à Bruselas, qui semble n’être qu’un village sur la carte. Quelle n’est pas notre surprise lorsque nous découvrons la place principale noire de monde. Nos vélos déposés à l’hôtel, nous nous rendons directement dans un bar au deuxième étage d’un immeuble qui donne sur la place. Accoudés au balcon, nous avons vue plongeante sur les décolletés de dizaines de jolies Colombiennes pour le plus grand bonheur de ces messieurs qui voient l’expression « il y a du monde au balcon » prendre tout son sens. 😉 Peu habitués aux voyageurs étrangers, les serveurs sont aux petits soins et nous repartons avec 500 grammes de café de la région après une séance photo.

A San Agustín, le mystère des statues n’est toujours pas élucidé. Par contre, le village a triplé de volume en 25 ans, de quoi laisser Laurent un peu perdu dans ses souvenirs. Pour nous, c’est l’occasion de mettre les pieds en éventail dans les hamacs de la casa del Japones, de profiter de la vue sur la vallée dans une ambiance décontractée. Suite à la mauvaise humeur de sa femme, nous sommes les derniers clients de l’auberge au moment de notre départ. Le gérant se met donc en quatre pour que nous gardions une bonne image de l’endroit. Nous repartons chacun avec du linge propre, lessive offerte par la maison, un collier et une branche d’arbre énergisante glissée sur nos sacoches. 😉

De Popayán, une jolie ville coloniale, nous trouvons un détour intéressant, quelques kilomètres en plus mais pas de dénivelé extravagant. Après une bonne dose de pancakes de Noël préparés par Arthur, nous partons donc le 24 décembre en direction de Suárez. Et c’est une sacrée bonne surprise: la route est asphaltée (pas prévu d’après la carte!), la terre rouge contraste magnifiquement avec le gris-vert du lac de barrage de Salvajina et le vert tendre des arbustes. Dans la descente, nous apercevons Suárez en contrebas. La java a déjà commencé et la musique s’élève dans les airs, ça promet. Depuis quelques villages déjà, la communauté noire est partout et à Suárez, nous nous sentons transportés à des kilomètres de là. La ville déborde d’activité, des stands de nourriture ont été installés sur la place et les gens s’affairent comme un jour de marché. Il est encore tôt et nous laissons toute cette agitation pour nous débarbouiller. Malheureusement à l’heure du souper, l’ambiance a bien changé, les gens sont rentrés chez eux fêter en famille et se préparer pour la grande fiesta de la nuit. Mais là, il est encore trop tôt… Nous trouvons quand même un chouette bistro et un bar pour une petite bière de Noël, quand une bagarre éclate deux tables plus loin. Lorsque l’homme sort son couteau, nous nous tirons de là sans attendre. Alors que leurs copains essayent de les séparer, il s’empare d’une femme qu’il traine par terre sur quelques mètres. C’est finalement l’explosion d’une bouteille en verre sur la tête de l’assaillant qui calme tout le monde. Alors que la lutte dure dix bonnes minutes, il faut en attendre dix de plus pour que la police débarque, les mains dans les poches, pour constater que tout est terminé… Ça nous coupe l’envie de fêter et nous rentrons nous coucher…

Au cœur de la zona cafetera, Filandia est un charmant village colonial aux façades colorées. Nous logeons à l’auberge colina de lluvia qui décrit bien la bourgade, perchée sur sa colline et rincée plusieurs fois par jour pendant notre séjour. Bien installés dans un café, une tasse fumante entre les mains nous refaisons le monde à trois, devant le spectacle éblouissant des rideaux de pluie qui se déplacent.

Non loin de là se trouve Cocora et ses fameux palmiers de cire qui s’étirent dans le ciel, véritable percée dans le brouillard. La pluie a démotivé une grande partie des touristes et nous nous baladons tranquillement, l’appareil à l’affût de la plus belle photo, les paysages découverts spécialement photogéniques.

Zona cafetera oblige, nous nous rendons à la finca El Carriel pour une petite visite. Ignacio nous entraîne dans ce domaine qui ne lui appartient pas mais qu’il gère depuis des années. Comme un grand-père à ses petits enfants, il nous raconte tous les secrets d’une plantation de café de la graine au paquet et détaille les étapes de la production. Chapeau, poncho et corbeille autour de la taille, nous reproduisons les gestes répétés des milliers de fois dans la région avant la mécanisation, une expérience hors du temps.

Le 31 décembre, nous quittons Filandia, l’heure du retour pour Laurent approche à grands pas. Nous verrons bien où cela nous mènera. A Pereira, le chaos règne malgré les sifflets ininterrompus des agents de police: trop bruyant. A Santa Rosa de Cabal, les Colombiens sont déjà sur leur 31 (c’est le cas de le dire) mais la ville ne nous convainc pas: trop moche. Nous débarquons donc en fin d’après-midi à Chinchiná. Ça fera bien l’affaire! 😉 Ce soir, comme à Noël, beaucoup de restaurants et de bars sont fermés car la bamboula se fait en famille, du moins jusqu’à minuit. Nous recherchons donc activement une demi-heure durant et tombons sur un troquet d’où émane de la bonne musique. Seules quelques tables sont occupées, mais très vite ça se remplit et la fête peut commencer. En tant que gringos nous nous faisons repérer et attirons quelques spécimens attachants. Je me retrouve protégée d’un garde du corps, un homme au sourire débordant qui tape des mains en rythme toute la soirée. Il renvoie une bonne partie de mes prétendants d’un signe de tête. Finalement seul Luis, un gentilhomme d’une soixantaine d’années, trouve grâce auprès de mon protecteur et peut m’inviter pour une danse. A côté de lui, les hommes aux chapeaux. Le premier est un discret, aussi très souriant. Le second, un incrédule. Il passe d’un solo de trompettes enflammé mimé avec les mains, à un « Suiza! Lejos! », suivi d’un signe de croix. Il n’en croit définitivement pas ses oreilles, venir de si loin pour une fête à Chinchiná. 🙂 Le dernier a clairement un faible pour Arthur, s’ensuit un ballet loufoque. Il lui prend la main, l’approche contre son front dans un câlin furtif, suivi d’un baise-main, puis d’un éclat de rire profond et d’un geste des mains signifiant qu’on s’en fiche. Arthur se prend au jeu et fait pareil pour le plus grand bonheur de notre compagnon. Autour de nous gravite aussi un ancien détenu, sorti le matin même à ce qu’il dit. Pour fêter ça, il aimerait bien qu’on lui offre la tournée… Laurent attire l’une des rares femme de la soirée. Bref pas mal de numéros! Les serveurs aussi veillent à ce que nous passions une belle soirée. L’apothéose reste le moment où je demande la clé des toilettes. Un instant, me répondent-ils. Et là branle-bas de combat. Ils consacrent les trente prochaines minutes à nettoyer le petit coin et en passant, le tiers de la salle. Incroyable! Nous nous souviendrons longtemps de ce Nouvel An à Chinchiná…

Manizales, déjà la fin de notre mois en compagnie de Laurent. Le vélo savamment emballé dans son petit carton, il prend le bus pour Bogotá pendant que nous reprenons la route direction Medellín. Un grand merci à lui pour la visite et les beaux moments de partage et de discussions!!

Sarah | 4 février 2018 | Bucaramanga | Kilómetro 19’200

Peu après Ipiales, nous nous laissons glisser dans cette vallée abrupte, façonnée par la rivière Carchi et ses affluents.
Certaines parcelles cultivées à flanc de coteau sont particulièrement impressionnantes.
Alors que nous nous dirigeons vers le Trampolín de la muerte, la police nous arrête. Elle a quelques conseils à nous donner… Mais comme d’habitude, c’est finalement une bonne excuse pour nous prendre en photo. Et pour l’agente, essayer d’obtenir le numéro de Laurent! 🙂 [photo Laurent]
« Me duele el culo pero estoy muy feliz! », comme dirait Laurent.
La route fut construite en 1930 pour amener les soldats colombiens au front, lutter contre les Péruviens. De nos jours, elle n’est plus du tout adaptée aux besoins mais les autorités tardent à débloquer les fonds pour effectuer des travaux.
Ces collines recouvertes de forêts sont notre pain quotidien dans le sud de la Colombie.
Début du tronçon surnommé le Trampoline de la mort. Il ne faut pas se rater dans les lacets…
Plus bas, le soleil pointe son nez, la civilisation reprend ses droits.
Des collines vertes à perte de vue entre Mocoa et Bruselas.
Albaro, notre hôte pour la nuit, aimerait bien que nous restions un peu plus longtemps.
Scène de tous les jours à Bruselas. Quand il n’y a plus de place à l’intérieur, il y a toujours la possibilité de se mettre sur la ridelle.
A San Agustín, les stars sont ces sculptures monolithiques. Beaucoup de mystères les entourent jusqu’à leur âge. La seule certitude est qu’elles étaient liées d’une manière ou d’une autre à la mort puisqu’elles ont été trouvées près de sarcophages et tombeaux. Elles représentent des hommes, des animaux ou un mélange des deux. Ici un oiseau et un serpent.
Souvent de taille humaine, elles peuvent atteindre jusqu’à 4 mètres de haut. Toutes non pas encore été trouvées car elles ont été recouvertes d’un tumulus.
Dans le parc du Puracé, difficile de trouvé une place de bivouac. La forêt est partout et les sols, très humides, recouverts de fougères et buissons. Aussi lorsque nous découvrons cet endroit habité par d’autres avant nous, nous n’hésitons pas longtemps. C’était sans compter que le sol n’est pas très rigide et que le passage des camions, ininterrompus pendant la nuit, fait tout trembler, tel un énorme pudding… [photo Laurent]
Juste en dessus des champs, le Puracé (4650m), au centre, est le volcan le plus actif de Colombie avec 17 éruptions depuis 1948. Il est composé de sept cônes et cratères qui laissent échapper régulièrement quelques fumerolles.
Popayán fut fondée en 1537 par les Espagnols. Située entre Quito et Cartagena, elle prend vite de l’importance et reste aujourd’hui l’une des villes coloniales de Colombie les mieux conservées. Au centre, on devine la coupole de la basilique Notre-Dame de l’Assomption.
Surnommée la ville blanche, Popayán abrite quelques exceptions comme ici l’église de San Francisco, reconstruite après le tremblement de terre de 1736 et restaurée, comme bon nombre de bâtisses de la ville, après celui de 1983.

Pour Noël, même les vélos sont à la fête sur la place Caldas à Popayán. [photo Laurent]
La découverte du lac de barrage de Salvajina dans son écrin verdoyant est un sacré cadeau de Noël! [photo Laurent]
La terre rouge des remblais contraste magnifiquement avec la végétation. [photo Laurent]

En contrebas, nous découvrons le río Cauca et Suárez où nous passerons Noël. Et déjà la musique se fait entendre.
Coucher de soleil dans la zona cafetera. Les caféiers et les bananiers se partagent le terrain.
Dans la région, le transport en commun le plus répandu est la Willys colorée qui sillonne les collines dans tous les sens.
De notre café à Filandia, nous observons les rideaux de pluie se déplacer au gré du vent sur la plaine.
Les célèbres palmiers de cire de Quindio dans la vallée de Cocora. Ils peuvent atteindre 60 mètres de haut et en font l’une des espèces la plus haute du monde. Éparpillés dans le brouillard, l’ambiance a quelque chose de magique.
Surprenant, au pied des palmiers on trouve des pâturages comme chez nous. Un peu plus loin, ils sont d’ailleurs remplis de vaches. [photo Laurent]
A Filandia, les décorations de Noël sont encore partout. Vous avez dit kitsch?! 🙂
Ici, contrairement à Popayán, les maisons coloniales sont peintes à l’envie par les habitants.
Vêtus pour l’occasion, nous sommes fin prêts pour visiter le domaine d’El Carriel à la suite de notre guide Ignacio.
Vert comme des grains de café pas mûrs.
Dans la région, on cultive souvent bananes plantains et café. Les premiers protègent les seconds du soleil et permettent de récolter et donc de vendre des bananes toute l’année, contrairement au café qui se récolte deux fois par an.
Après différentes explications d’Ignacio (longévité des arbres, maladie, récoltes), nous partons à la recherche de grains rouges, donc mûrs, pour expérimenter les prochaines étapes de la production.
Après avoir enlevé une première peau, les grains sont lavés et mis à sécher 4 à 5 jours. Puis on enlève une dernière peau, pour ne garder que les grains de café. Tout ça dans la bonne humeur! 😉 [photo Laurent]
Avant-dernière étape, la torréfaction. Sous l’œil attentif d’Ignacio et sa femme Amelia, je fais, non pas des huit comme pour la fondue, mais des cercles réguliers. Ne reste qu’à le moudre et le boire!
Filandia, un autre exemple de maison colorée. [photo Laurent]
Le 31 janvier, nous quittons le dédale de collines de la zona cafetera pour le centre-ville bruyant de Pereira.
De Pereira, nous choisissons l’option roulante, soit la route principale. L’occasion de voir ce joli pont suspendu (Viaducto Cesar Gaviria Trujillo) qui enjambe le río Otún.
La Basse-Ville de Pereira. Peut-être y parlent-ils le bolze? 😉
Pour prendre de la hauteur au-dessus de Pereira, l’autoroute du café emprunte un tunnel et un pont hélicoïdaux. Construits en 2010, ils seraient les uniques ouvrages de cette forme en Amérique du Sud.

Un commentaire sur “Contrées vertes de Colombie

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  1. Salut les jeunes,

    toujours aussi passionnant de vous lire. Les photos magnifiques; l’écrit majestueux. Bref que du bonheur.
    Il se pourrait que vous croisiez un couple de français (Mïchaël et Amandine CHABRIER) et leur petite fille Nokomis. Ils sont sur un tandem avec une remorque derrière. Après un « petit » tour à Cuba, ils se promènent en Colombie depuis un mois environ. (https://velonocipede.fr/ou-sommes-nous-2/)
    Si vous les voyez, donner leur bien le bonjour de la famille Roux de Jausiers. Ils connaissent la cabane tout comme vous.
    Au plaisir de vous lire.
    Bonne continuation.

    René ROUX

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