Bariloche (01.12.2016) – Cochrane (30.12.2016)
Voilà un mois que nous avons recommencé à pédaler, quittant Bariloche et notre statut de touriste « normal » (j’entends par là sans vélo) le 1er décembre avec comme premiers buts: descendre la Carretera Austral, découvrant ainsi cette région rêvée de la Patagonie chilienne et atteindre Puerto Natales, destination la plus au sud de notre périple. De Bariloche, nous optons pour une route touristique reliant le Chili en traversant les trois lacs de Nahuel Yuapi, Frias et de Todos los Santos en ferry, rejoignant ainsi Puerto Montt au plus vite! Il fait un temps magnifique et la couleur des lacs varie du bleu turquoise au vert, splendide! Une belle journée pour commencer notre périple en Amérique du Sud!

Ayant entendu beaucoup de bien de Chiloé, nous faisons l’impasse sur quelques kilomètres de la fameuse Carretera Austral, nom de scène de la Ruta 7, et nous autorisons ce détour! Malheureusement le mauvais temps s’invite aussi et c’est sous un ciel maussade que nous traversons l’île. Nous arrivons à Ancud trempés jusqu’aux os. Il faut dire que l’eau déborde des canalisations créant de petites fontaines éphémères au bord de la route. L’après-midi il fait donc bon rester près du feu, calfeutrés sur le canapé en regardant la pluie tomber à grosses gouttes dehors. De même à Castro, où il est agréable de se réfugier dans les cafés et bons restaurants, souvent tenus par de jeunes gens dynamiques et fiers de leur île! Je resterais bien là quelques jours de plus, refaire le monde autour d’un bon thé et d’un gâteau! Mais le temps presse, l’unique ferry de la semaine reliant Quellón à Chaíten part bientôt et nous reprenons la route malgré la pluie et les chiens qui nous malmènent aux abords des fermes. La route 5, bordée de forêt laissant peu de possibilités d’apprécier les paysages et fréquentée par multitudes de camions, ne fait pas le bonheur des cyclistes. Ce détour, vous l’aurez compris, ne nous a donc pas vraiment convaincu… Chiloé est une île agréable pour tous ceux qui peuvent se déplacer rapidement d’un centre d’intérêts à l’autre sans se préoccuper de l’intérêt touristique de la route en soi! Sur la route pour Quellón, beaucoup de questions se posent… La Patagonie sera-t’elle vraiment aussi belle que rêvée? Toutes ces incertitudes volent en éclats, quand finalement le soleil revient et nous accompagne pour les derniers kilomètres jusqu’à Quellón. Au loin, sur la côte continentale, les sommets patagoniens se dévoilent, majestueux et ornés de neige, avec comme empereur du lieu le volcan Corcovado!




La traversée en ferry se passe au milieu de la nuit! Et oui il n’y a qu’un ferry par semaine et celui-ci quitte le port à 3h du matin… Surprenant! Nous débarquons donc à Chaíten au petit matin, encore bien ensommeillés et tombons sur le bus aménagé en bistro de Lotta et Tommy, un couple charmant et innovant, qui sert des déjeuners excellents et propose plusieurs offres touristiques. Quatre heures plus tard, nous en ressortons moralement requinqués (la Patagonie ça va nous plaire!), mais toujours aussi fatigués! Nous nous offrons donc une bonne nuit de sommeil dans une auberge de Chaíten! Départ demain! Après un autre bon déjeuner ;-)!
La Carretera Austral! Cette fois, nous y sommes pour de bon et n’allons plus la quitter sur un peu plus de 1000 km. Cette route exceptionnelle, construite pour désenclaver les villages de la région d’Aysen, jusque-là uniquement accessibles par la mer ou l’Argentine, fut inaugurée en 1986 et mise en service tronçon par tronçon entre 1988 et 2000. La route initiale est faite de ripio (gravier plus ou moins grossier et compacté) et ne mesure que 4,5m de large. Voilà, nous sommes prévenus! Heureusement à l’heure où nous l’empruntons, la route a été continuellement améliorée, une grande portion asphaltée et élargie, et est devenue une véritable autoroute à cyclistes! Plus on est de fous plus on rit, dit-on?! Nous commençons par une belle journée ensoleillée, vent dans le dos, Arthur a retrouvé sa motivation sans faille et trouve que tout est beau! Il est vrai que nous remontons de jolies rivières encadrées de belles forêts, souvent surmontées de glaciers. La partie nord de la Carretera Austral, jusqu’à Villa Cerro Castillo se trouve à l’ouest de la Cordillère des Andes, premier rempart pour les nuages venus du Pacifique, donc la pluie s’invite souvent aux réjouissances du voyage à vélo! Même quand il fait beau, il pleut! Une pluie fine qu’on oublie, mais qui malheureusement cache toujours une partie du paysage ou du moins couvre les sommets enneigés d’une écharpe nuageuse! Or c’est là que la magie de la Patagonie opère! Au moment où la route devient plus difficile, où la pluie finit par nous saper le moral, un rayon de soleil frappe la vallée au loin et l’embellit pour un instant, donnant au tout une ambiance incroyable! De même pour le vent qui profitera d’une montée plus raide pour nous donner un coup de pouce ou chasser un nuage qui maintenait jusque-là un glacier bien au chaud! Tous ces moments-là ne se décrivent pas vraiment, il faut les vivre…








Comme annoncé plus tôt, une fois passés le col en amont de Villa Cerro Castillo et ainsi de l’autre côté de la Cordillère, la météo s’améliore: moins de pluie mais plus de vent! Surplombant le village, le Cerro Castillo porte bien son nom, véritable forteresse de pics effilés, d’un noir inquiétant, d’où sortent quelques langues glaciaires, suspendues au dessus de vallées escarpées et parcourues de torrents. Sur les conseils de notre ami Cesar, futur détenteur d’une auberge avec vue prenante sur le sommet, nous partons trois jours en randonnée pendant que nos affaires et nos montures se reposent sur le chantier de notre hôte. Le parc peu parcouru, offre un très bel itinéraire autour du sommet, le long de lagunes aux couleurs exotiques et parcourant des forêts recouvertes de mousse, intensifiant le vert, déjà omniprésent des feuilles! Dans ces contrées, il suffit de prendre quelques centaines de mètres d’altitude pour être en haute montagne! Le vent, soufflant avec force, refroidit encore un peu l’atmosphère et surtout nous fait déambuler comme des pantins désarticulés jouant avec les rafales successives!







Ces trois jours en montagne nous auront fait du bien et nous repartons plein d’élan à l’assaut de la Carretera malgré l’absence définitive d’asphalte jusqu’à Villa O’Higgins, fin de la route 7. Grâce au soleil qui a décidé de s’installer un peu plus sérieusement, nous bénéficions de quatre jours incroyables dans la région du Lago General jusqu’à Cochrane. Les cours d’eau et lacs du coin sont d’une pureté rarement vue ailleurs et d’une couleur turquoise, qui semble tout sauf naturelle. Nous nous délectons de ces paysages, secoués sur la piste de tôle ondulée qui empire malheureusement de jour en jour. Mais ce n’est pas grave! La route est plus authentique ainsi et nous sommes heureux d’être là!





La région d’Aysen n’est que très peu habitée et l’histoire de sa population très récente puisque les premiers habitants vinrent s’installer ici au début des années 1900. Avant eux, les explorateurs de la région ne découvrirent aucun vestige d’aucune sorte sur la Terra Incognita. Aussi, nous ne trouvons un village comptant 500 à 3000 habitants que tous les 100 km environ. C’est donc toujours le moment d’échanger quelques mots avec la boulangère, le gérant de la supérette ou le livreur d’avocats, refaire quelques provisions et peut-être trouver un camping pour la nuit rencontrant ainsi d’autres cyclistes se rendant au nord ou au sud, une seule route parcourant la Patagonie… A Puerto Rio Tranquilo nous passerons par exemple la soirée avec un Italien passionné par les Alpes comme nous! Avant lui, nous aurons passé presque 10 jours avec deux Allemands végétariens, nous retrouvant le soir autour d’un bon souper et de gâteaux apportés avec grand soin par Ewald. Sur la route aussi il n’est pas rare de trouver de la compagnie. Ainsi nous faisons un bout de route avec un Polonais nous arrivant tout droit d’Alaska! Un soir à la recherche d’une place de camping nous rencontrons un couple américano-français, vivant à Genève, avec qui nous nous installons pour une nuit!


A l’heure où j’écris ces lignes, nous profitons de deux jours de pause bien mérités à Cochrane, avant de reprendre la route pour la dernière ligne droite jusqu’à Villa O’Higgins. Il nous reste encore 275 km mais nous savons déjà que ces paysages et l’ambiance particulière qui règne ici, vont nous manquer…
Sarah | 30.12.16 | Cochrane | Kilometro 4’640
La connexion internet entre Cochrane et El Calafate n’ayant pas été à la hauteur de nos exigences, il aura fallu un peu de temps pour charger les photos… Je peux donc vous confirmer que mon impression était bonne! Quitter la Carretera Austral ne fut pas chose facile… L’ambiance familiale et les paysages incroyables de cette route en ont fait une expérience inoubliable… Pour preuve quelques photos des derniers jours avant Villa O’Higgins!
Sarah | 21 janvier 2017 | El Calafate | Kilometro 5’200










Quels paysages magnifiques ! Ça donne vraiment envie de voir tout ça… Les glaciers sont magiques !
Les chiens qui courent après le vélo, par contre, ça ne me plairait pas du tout…
On pense bien à vous, vous nous manquez mais nous voyageons un peu avec vous !
Gros bisous à tous les deux 🙂
Maëlle
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Magnifique cette région! Je suis surpris de ne pas avoir en entendu plus parlé, ça a l’air tellement superbe, entre les glaciers du Cerro Castillo et les lacs aux eaux turquoises!
Merci de nous en faire profiter à distance!
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Salut! C dirk! Vs vs rapellés de moi? Ca va vous? Vs êtes ou mnt? Tjr en route? Bon courage!
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Ciao Dirk la frite? Ouais ça va super, on est à Cusco! Toujours en route, hasta Colombia…! Tu repars bientôt à vélo? Bon vent! Arthur
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