Montagnes marocaines: cols, pistes et poussière

Fès ( 21.09.2016) – Marrakech (20.10.2016)

Comment résumer en quelques lignes les sentiments ressentis par ce voyage vélocipédique à travers les montagnes du Maroc? Mmmmh difficile… Sachez simplement que la traversée fut belle, très belle même… Voici un petit compte rendu riche en images.

Tout d’abord, pour situer un peu l’affaire, voici une photo de notre carte au 1 millionième avec notre route marquée en orange. Avancer de 7 cm par jour sur une carte de cette taille nous apprendra la patience…

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Notre parcours au Maroc (orange): 1890 km en pile 30 jours, dont 4 de pause. Brahim, je tiens au passage à te remercier chaleureusement pour tes conseils et idées d’itinéraires! Sans quoi nous n’aurions probablement pas quitté autant les sentiers battus…

Depuis Fès, cap sur le Moyen Atlas et ses magnifiques forêts de cèdres, sa terre rougeâtre et ses grands espaces très peu peuplés. Bref un paradis pour cyclistes car les voitures se font rares… et l’eau aussi ! Nous apprenons donc vite à prévoir « large » au niveau de la flotte, ce qui n’est pas pour soulager nos montures mais seulement nos gosiers. Quant aux forêts de cèdres, elles s’avèreront être un habitat de luxe pour le camping sauvage !

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Une source salvatrice du Moyen Atlas! La dame prendra soin de bien laver le bassin après avoir fait sa lessive!
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Cèdres, terre rougeâtre et tranquillité, le trio gagnant du Moyen Atlas.
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La balade se poursuit dans un cadre de rêve…
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…à travers le parc national de Aguelma Azigza…
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… avant de redescendre sur Boumia.

Puis après une brève transition et une pause ravitaillement à Boumia (eau, nourriture, essence pour le réchaud et lavage des bécanes), nous continuons en direction du Haut Atlas. Malgré les signes d’un autochtone au bord de la route, nous prenons tout de même la route indiquée par notre GPS pour rejoindre Tagoudit par les gorges. Il s’avéra qu’elle n’est plus entretenue depuis 4 ans, ce qui ici représente une éternité pour l’érosion qui travaille d’arrache-pied. Alors bon, au début c’est rigolo de rouler sur une piste de 2 mètres de large avec le oued (rivière) juste à côté. Mais quand les oueds latéraux ont charrié des quantités énormes de cailloux sur l’ex-piste, on se rend compte que c’était peut-être une fausse bonne idée… Tant bien qu’au final, on finira notre balade matinale à pousser les vélos dans le lit de la rivière relativement peu accidenté!

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Le oued grignote toujours plus la vieille piste…
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Quand les oueds latéraux charrient de la caillasse, c’est moins fun!
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Sur la droite, la vieille piste…

Le reste de la traversée du Haut Altas ne sera qu’une succession de paysages grandioses, de rencontres chaleureuses avec les Marocains et de cols qui se suivent mais ne se ressemblent pas.

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Le village de Tireghiste au coucher du soleil.
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Peu après Tireghiste, petit spot de camping avec une sauvage…
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Hospitalité berbère à 2500m: après lui avoir offert un briquet, le paysan de ce hameau nous invite à boire un thé chez lui!
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Sommet du col?
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Naon! Le Tizi-n’Ouano (2900m) se cache encore au fond à droite!
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La descente du Tizi-n’Ouano…
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… grandiose!

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Sur le haut des gorges du Dadès, le temps se fait de plus en plus menaçant…
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Les fameuses gorges!

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Et puis un jour, on s’engagea sur une piste direction Toundoute. Peu avant, une pluie orageuse avait déjà arrosé la région, mais la piste restait « pédalable ». Puis la pluie reprit son travail et insidieusement nous fit prisonniers ! La boue se mit à coller à nos pneus puis à remonter dans les pare-boues. Plus nous avancions, plus la boue se compactait, tant et si bien que les roues partirent au chômage technique ! Et un vélo de 45 kg avec des roues bloquées, quand on a les pieds qui patinent, c’est mal pratique. Trempés jusqu’aux os (du moins les jambes) et transis de froid (le mercure est passé de 28 à 10 degrés au cours de la journée), nous montons la tente à quelques tours de roues (qui ne tournent pas) de la piste sur une terre à peine plus ferme et attendons que ça passe… Le lendemain matin il y a un gros nuage bleu, la piste s’est raffermie et le cadre est grandiose. Nous repartons avec la banane !

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Quand nos roues on l’esprit carré…
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Mais au matin, nous sommes accueillis par un gros nuage bleu!
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Voilà le résultat! La boue d’ici peut devenir vachement compacte!
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M’enfin ça repart bien, la piste est suffisamment sèche!
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Un peu de compagnie…
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Une nouvelle piste, rien que pour nous!

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Toundoute dans toute sa splendeur, village d’origine de Brahim.

Après le Haut Atlas, place au Jbel Sarhro ! Massif austère qui n’est autre que le prolongement de l’Anti Atlas. L’arrivée au Tizi n’Tazezert (col) nous fait l’effet d’un coup de poing dans la gueule (vous me pardonnerez l’expression), la force que le paysage dégage est tellement puissante… La piste, elle aussi, est puissante. A l’image des roches volcaniques alentours, elle est constituée d’une infinité de petits cailloux pointus sortant de terre. Résultat des courses : 1h30 pour 900m de descente et des bras en compote !

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A l’horizon, le Tizi n’Tazezert.
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Dans la montée…
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Au col…
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Et paf dans ta gueule, la descente! Le sud du massif s’ouvre à nous!!

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Puis, une fois n’est pas coutume, place au plat ! Guidons plein ouest, nous traversons divers regs, luttons contre le vent contraire et son pote, le sable virevoltant. Par deux fois, nous essuyons deux gros orages. La première fois nous montons la tente un chouya trop tard, Le mélange sable-vent-pluie nous plâtra les parties visibles de la peau… Sympa avant une nuit de camping sauvage ! La deuxième fois ce sera avant la pluie, mais en même temps que les premières (très) grosses rafales… Un arceau de tente tordu (mais rien de grave), un sprint de 50m pour récupérer une sacoche trop légère et mon casque, et du sable partout, des oreilles aux orteils !

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Les Churfirsten du Maroc?
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Bivouac sauvage à l’aube, juste après Foum-Zguid.
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Vous le voyez? 😉
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Pour traverser un oued, il suffit de construire un ouvrage d’art. Le príncipe est simple, quand il y a un peu d’eau, elle passe dessous. Quand il y en a plus, elle passe dessus et ensuite il faut « nettoyer » la route. Et quand il y en a plus, le oued s’élargit et l’ouvrage d’art devient trop court…

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Ici, les orages c’est quelque chose ! Durant plusieurs heures, les éclairs se relayent, de part et d’autre de la vallée, pour nous offrir un spectacle son et lumière. Un premier éclair, un deuxième, puis « vient » le tonnerre du premier, ensuite un troisième éclair, puis le bruit du deuxième et ainsi de suite… Installés sous les auvents de la tente, au beau milieu de la vallée, nous admirons le spectacle. Avec au fond de nous, l’espoir que Zeus ne vienne pas nous taquiner…

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Gros nuage de sable qui vient sur nous, méchant méchant…
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Heureusement qu’on a plein de sardines avec nous! 😉 Vous noterez la couleur de la tente, bientôt aussi brune que verte!

Après cet épisode de plat, qui nous aura mis quelque peu à plat, place aux reliefs (pour changer) ! L’envie d’atteindre Marrakech se fait gentiment sentir. Néanmoins, L’Anti Atlas se dévoilera encore différents des autres reliefs parcourus jusqu’ici et nous profitons d’une nouvelle ambiance s’offrant à nous, le sourire jusqu’aux oreilles.

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Au coeur de l’Anti Atlas.
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A l’horizon, le Haut Atlas, dernier obstacle avant Marrakech!

Déjà, il ne reste plus qu’à « prendre » le Haut Atlas à rebrousse-poil et ce sera chose faite grâce au Tizi n’Test, longue montée de 36km et 1500m. Une paille quoi ! 😉 Et enfin, place à la dernière descente marocaine, prochaine étape Marrakech !

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Les premiers kilomètres du Tizi n’Test nous dévoilent une plaine qui paraît infinie…

 

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Et le lendemain nous continuons à monter dans une ambiance automnale.
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Mais peu avant le col, ça se lève!
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Désormais, la descente s’offre à nous.

 

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11 degrés, brouillard, on se croirait en Suisse!
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Les derniers reliefs avant Marrakech. Mais point de montées significatives, la route zigzaguera dans la vallée.

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Fin prêt pour le grand saut vers l’Argentine!

Arthur | 6 novembre 2016 | Buenos Aires | Kilomètre 3’330

2 commentaires sur “Montagnes marocaines: cols, pistes et poussière

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  1. Salut les amis! Vos photos et récits sont absolument magnifiques! Super aussi de vous voir si rayonnants 🙂 Merci pour le partage, on attend avec impatience la suite des aventures! Bisous d’ici et bon vent!

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  2. chers vous,
    après ce premier exploit (3330 km) et deux continents, il vous reste à conquérir les Amériques (du Sud) pour commencer. Le nomadisme proche ou lointain est source de découvertes, de rencontres et de dépassement de soi.
    Non seulement vous avancez cm par cm sur la carte, mais vous mûrissez dans la trajectoire de vos vies.
    Bravo pour tout cela.
    Polymère et Amadoupère.

    Aimé par 1 personne

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